&
(c) Mimi & Hysteriatic

Joy se balançait sur sa chaise en regardant attentivement le surveillant qui était plongé dans un magazine aux allures douteuses. Elle était collée, et ce n'était meme pas de sa faute. Elle s'était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, et avait fait preuve d'une malchance hors du commun. Ses amis l'avaient entrainée de force dans une soirée organisée par un inconnu, et la police avait débarqué à un certain moment parce que quelqu'un avait eu le malheur de ramener de la drogue et autres substances illicites, et que ququ'un d'autre était allé les dénoncer. Elle avait répété maintes et maintes fois aux flics qu'elle n'en avait pas touché, pas fumé, rien fait, et ils avaient fini par la relacher, mais évidemment, elle avait dépassé le couvre-feu de l'université et s'était fait attraper par les pions. Elle poussa un soupir bruyant mais l'homme qui était censé la surveiller ne réagit pas et tourna une page de son magazine. Le pire, c'était que la salle de retenue était déserte, mis à part elle et deux ou trois autres étudiants. Son regard était fixé sur les aiguilles de la montre qui semblaient se moquer d'elle en avançant au ralenti. Plus que trois heures et quart... Au bout d'un moment, les autres partirent, ayant fini leur colle, et elle resta seule qvec le pion qui finit par s'absenter, surement pour aller chercher un café ou quelque chose à manger. Elle en profita pour se lever et s'étirer, puis reprit sa position initiale. Elle sortit son iPhone qui vibrait dans sa poche. Cinq appels manqués et autant de sms. Elle ne prit pas la peine de regarder qui essayait de la joindre, remit son portable dans sa poche et commença à pianoter de frustation et d'ennui sur la table. La matinée allait etre longue. Très longue.

"Freddie Pearson vous êtes viré de cours !" . C'était la dernière phrase qu'il avait entendu avant de claquer la porte en sortant. Tout ça parce qu'il avait eu le malheur de s'endormir en cours. Mais ce n'était pas de sa faute si les cours de cette prof étaient ennuyeux à mourir.Elle lui avait juste avant sortit quelque chose du genre: " Si c'est pour dormir dans ce cours, vous seriez mieux chez vous ou en retenue" . Effectivement, au moins en salle de retenue il pourrait dormir en paix et ne pas être interrompue par la voix désagréable ce cette prof. Il marcha dans les couloirs lentement, les mains dans les poches et la tête baissée vers la salle de retenue. Un surveillant était à la machine à café en train de discuter avec une surveillante. Freddie se disait qu'il devait surement être en train de la draguer. Mais vu son allure, il avait peu de chance de la séduire, sauf si elle était aussi bizarre que lui. A son passage près de lui, le pion voulut faire son intéressant devant sa demoiselle (plutôt vieille fille), et rouspéta Freddie :

"Encore viré de cours Pearson... " Il soupira et se pencha vers la pionne : "Cette vermine là il faudrait les mettre en camp de redressement plutôt qu'ici !"

Freddie l'avait entendu, mais il s'en fichait royalement. Il avait plutôt une philosophie du genre: "vie ta vie, je vis la mienne alors laisse moi en paix". Il entra dans la salle et à sa grande surprise elle était vide, enfin, presque. Il y avait qu'une jeune fille, mais elle n'avait pas une tête à être une perturbatrice. Il posa son sac sur la table à côté d'elle, et s'assit. Il n'avait pas de devoir à faire, alors il ne sortit aucune affaire de son sac. Il posa ensuite ses pieds sur la table, croisés, et ferma les yeux . Il se dit que l'heure allait être longue.
Mais il repensa à la fille à côté de lui et ouvrant son œil gauche (car elle était à sa gauche), il remarqua qu'elle s'ennuyait étant donné qu'elle pianotait sur la table. Et en même temps, le bruit de ses doigts empêchaient Freddie de dormir correctement.

"Tu ferais mieux de faire comme moi si tu t'ennuies, ça passe plus vite quand on dort."

La jeune blonde mourait d'ennui. Si elle sortait vivante de cet endroit, elle jurait d'aller étrangler de ses propres mains les imbéciles qui l'avaient trainée à cette stupide soirée. Il avait fallu que ça tombe sur elle bien évidemment. La porte s'ouvrit d'un coup, provoquant un courant d'air, mais elle n'y preta pas attention. Ce devait surement etre le pion qui revenait de sa pause café. Sauf que ce n'était pas lui. C'était un garçon, qui devait plus ou moins avoir son age, et qui semblait etre un habitué des retenues, vu la façon dont il déposa bruyamment son sac sur la table à sa droite. Comme si c'était chez lui. Il ne sortit aucune de ses affaires, comme elle, sauf que lui posa ses pieds sur la table et ferma les yeux. Joy détourna son attention et recommença le pianotement qu'elle avait momentanément arreté, tout en fixant sa montre.

"Tu ferais mieux de faire comme moi si tu t'ennuies, ça passe plus vite quand on dort."

Elle sursauta, car elle avait déjà oublié son compagnon de retenue. Elle le regarda de plus près. Il était plutot mignon en fait, et il lui semblait l'avoir déjà croisé dans les couloirs, bien qu'elle n'aie jamais fait attention à lui. Elle hésitait entre lui répondre ou faire comme si elle n'avait pas entendu, car le surveillant n'allait pas tarder à revenir et il lui demanderait de se taire. Mais elle devait encore passer trois bonnes heures dans cet endroit, il fallait bien qu'elle s'occupe.

JOY - Oui, mais si je m'endors, qui me dit que toi ou l'autre pervers de pion ne me violerez pas pendant mon sommeil?

Elle lui sourit, pour lui montrer qu'elle plaisantait. Et meme si c'était ce qui devait réellement arriver, il était plus probable que son agresseur soit le pion, car lui, il était vraiment pervers. Elle avait bien remarqué que le magazine qu'il lisait toout à l'heure était tout sauf un Natural Geographic ou une bande dessinée innocente, et elle était sure qu'il avait profité de sa pause café pour aller séduire une collègue.

Un petit sourire vint se nicher sur les lèvres de Freddie quand il l'a vit sursauter. Il ouvrit ses deux yeux. En fait, ayant engagé la conversation avec cette charmante étudiante blonde - même si la couleur de cheveux lui importait peu- il n'avait plus envie de dormir. parler avec d'autres personnes le réveillait, et comme il ne connaissait pas grande monde ici, sauf les pions (car c'était un habitué des retenues) il avait envie de connaître des gens normaux, du même âge que lui. C'était toujours mieux que des gars de la trentaine ou plus, toujours puceau et qui ne savait que crier . Il voulait des personnes avec qui il pourrait rigolait et s'amuser un peu, comme tout adolescent de son âge.
Sa réponse l'amusa. La violer ? Quelle idée ! Cela ne lui était même pas venu à l'esprit. Il aimait les filles mais pas au point de faire son pervers avec elles.

"Si je veux coucher avec toi, je préfère le faire quand tu es réveillée", Lui dit-il en souriant. "Autant prendre son pied à deux." Avait-il rajouté en lui faisant un clin d'œil.

Freddie n'était pas comme le pion qui était encore dans le couloir et qui ne cherchait qu'à en finir avec les filles, même s'il n'y arrivait jamais. C'était peut être ça qui clochait chez ce pion: il y allait direct, comme un pervers, presque violeur. Freddie aimait partager, et il avait de l'expérience et il respectait les filles : Pas de rapport sans consentement. C'était sa règle. Il resta quelques secondes le regard perdu dans le vide, puis tourna brutalement sa tête vers elle, repensant à quelque chose qui le dérangeait.

"J'ai la tête d'un pervers que tu dis ça ?"

Quelle honte s'il ressemblait au pervers du couloir qui avait le parfait physique et mental d'un loser !

En fait, cette retenue promettait d'etre amusante, maintenant qu'elle avait trouvé quelqu'un avec qui s'amuser un peu. Le surveillant était encore dans le couloir, et plus les minutes passaient, plus Joy plaignait la pauvre femme qui avait du tomber sur lui et qui devrait visiblement le supporter encore longtemps. Il semblait un peu amusé par ce qu'elle venait de dire,parce que sincèrement, seul un malade mental aurait l'idée d'agresser une jeune fille sans défense dans un lieu public. Enfin, pas si public que ça, vu qu'ils étaient seuls dans la salle, mais quand meme. Sa réponse lui arracha un sourire. Il avait de la répartie, au moins.

JOY - Bien dit. Mais tu m'excuseras, la plupart du temps, meme si la fille est consciente, il n'y a que le gars qui prend son pied.

Il était complètement perdu dans ses pensées et elle se demanda un instant ce qui retenait son esprit. Il se retourna vivement en lui demandant si elle trouvait qu'il avait une tete de pervers. Elle ne sut pas trop quoi répondre, de plus, ça semblait le déranger plus que tout. A vrai dire, il était loin d'avoir une tete de pervers, au contraire, meme si elle ne le connaissait pas du tout, elle se sentait en confiance. Ce qui n'était pas du tout le cas avec le pion. C'était surement un homme honnete avec les élèves, et il devait tenir à son boulot, mais il avait un regard plutot bizarre, et il devait avoir énormément d'arrière pensées. Joy décida de plaisanter encore un peu.

JOY - Et bien, je sais pas trop, en fait, parce que je n'en ai pas vu beaucoup des pervers dans ma vie. Peut-etre que si tu me dis comment tu t'appelles, je pourrais te donner un jugement plus ou moins objectif?

Il sourit pour lui même. Il ne la connaissait pas, il venait juste de la rencontrer et il avait bien vue que ses expériences avaient été décevantes. Ça montrait bien qu'il avait de l'expérience côté filles. Lui aussi en avait connu des plus ou moins décevantes, mais il se disait que dans la vie, tout le monde devait passer par là. Ce n'est qu'avec l'expérience qu'on apprend, et il faut aussi ajouter le temps de murir.
Il voulu lui dire qu'il était expérimentée, mais elle l'aurait vraiment pris pour un pervers si il lui disait ça, alors il garda ça pour lui. On ne drague pas une fille en fonçant directement dans le tas : ça c'est ce que fait le pervers du couloir. Il faut y aller doucement, même si là, c'est assez dure d'y aller doucement vu qu'ils ont commencer leur discussion sur ce sujet.

"Tu leur feras ton analyse ?" Il tourna sa tête vers la porte du couloir, et désigna avec son menton celle-ci. "Lui là bas : Pas expérimenté ... Gary, trente deux ans, puceau endurci ...Je te le conseille pas, mais ça tu l'as déjà deviné. Après je ne vois pas qui te proposer."

Et oui, ses heures de permanence lui avait fait connaître ce pion. Il n'avait que ça à faire: le regarder à longueur d'heure, l'écoutait parler avec d'autres pions etc.
Il remarquait que la jeune fille jetait souvent un coup d'œil vers la porte, surement avait-elle peur qu'il rentre et qu'il les surprenne en train de discuter, mais il savait qu'il n'aurait pas fini avant encore quelques minutes avec cette pauvre femme, sauf si elle trouvait quelque chose pour s'échapper.

A l'analyse de son prénom, il haussa les épaules et fit une petite moue.
"Tant pi alors, tu vas devoir supporter Freddie le pervers pendant encore le restant de la matinée... J'espère que tu n'as pas peur " rigola-il brièvement.
Il avait cependant apprécié qu'elle lui dise qu'il était plutôt pas mal. Il savait bien que son charme Italien ne pouvait que faire des effets positifs sur les femmes.

"Et toi alors, c'est quoi ton prénom pour que je te l'analyse ?"

La jeune fille se mordit légèrement la lèvre inférieure. Elle savait très bien que ça lui donnait tout sauf un air sage, mais ce n'était pas fait exprès, c'était machinal, surtout quand elle réflechissait. Freddie lui demanda si elle ferait une analys à tous les hommes expérimentés qu'il lui présenterait. Elle laissa échapper un petit rire.

JOY - Oui, bien sur. Et plus si affinités.

Elle éclata franchement de rire lorsqu'il désigna le pion, qui finalement s'appellait Gary. Elle se doutait de sa situation, et de toute façon le fait qu'il n'avait jamais reussi à conquérir une femme se voyait comme le nez au milieu de la figure.

JOY - Pour lui, il y a meme pas besoin de l'analyser. C'est écrit en gros sur son front : bonjour, je suis puceau et je suis désespéré.

Ce Freddie marquait des points, car il avait un bon sens de l'humour, et c'était une des qualités que la jeune fille appréciait chez les autres. Si cette conversation ne les menaient nulle part, elle aurait quand meme bien rigolé et il aurait gagné son amitié.
Il haussa les épaules quand elle lui fit part de ce qu'elle était censée penser de lui, et répondit avec indifférence. Mais il lui avait quand meme demandé son prénom.

JOY - A toi de me dire si je dois avoir peur ou non... Et sinon, je m'appelle Joy.

La jeune fille avait l'air de se chercher un petit ami, sinon elle ne chercherait pas des hommes expérimentés. Et il comprenait aussi qu'elle ne voulait pas n'importe qui. Malgré la blondeur de ses cheveux, elle avait un cerveau à l'intérieur, et elle savait s'en servir. Il y a des choses qui se lisent sur le visage des gens comme elle avait pu faire avec Gary, et Freddie voyait une fille sérieuse et intelligente. Mais elle avait aussi envie de s'amuser.

Il partagea son rire quand elle parlait de Gary. Quel cas désespéré ! Le gros loser de première classe. Il espérait cependant ne pas finir comme lui. Mais bon, il avait déjà quelque chose de plus que lui, ou de moins, ça dépend dans quel sens on le prend: Freddie n'était plus puceau depuis longtemps.
"Ouais, tu as raison, même sans ça on peut le connaître..."

Puis la fille lui annonça son prénom: Joy, facile à retenir, court et qui lui collait à la peau.

"Joy..., pleine de joie, amusante et qui aime s'amuser, souriante, intelligente et sérieuse...Mais qui doit avoir du caractère de caché au fond d'elle." Il lui sourit, il espérait que son analyse était bonne, mais à première vue, c'est ce qu'il voyait d'elle en lui parlant, et il aimait essayer de découvrir la personnalité des gens au travers de leur prénom, ils sont si révélateurs !

"Je serai trop subjectif si je te dis si je fais peur ou non... tu devrais le voir de toi même. Mais bon, jusqu'à présent, je n'ai encore jamais manger de jolies filles !" Il lui fit son sourire plutôt charmeur, mais il avait dit la vérité, elle était assez séduisante.

La jeune fille fut un peu surprise de l'analyse de Freddie. Bon d'accord, tout lui correspondait à peu près, et on lui avait déjà fait remarquer qu'elle était pleine de joie, amusante ect., mais pas de cette façon. En général, c'était plutot un reproche. Ses parents la sermonnaient toujours en murmurant "Mon dieu, cette gamine, toujours en train de s'amuser et de rire" en pensant qu'elle n'entendait pas. Ca ne lui faisait ni chaud ni froid, ça faisait longtemps qu'elle avait arreté d'écouter ce que lui disaient ses géniteurs. Mais le fait que ce soit un quasi inconnu qui le lui dise, ça lui fit une drole de sensation.

JOY - Oui, on peut dire que ça me correspond. Mais pour ce qui est du sérieux... ça dépend de la personne avec laquelle je parle. Avec certains, je peux me montrer déraisonnable et partucilèrement dissipée.

Elle lui rendit son sourire, la provocation en plus. Elle ne savait pas trop ce qu'elle était en train de faire, ou plutot, où la menait ce qu'elle essayait de faire.
Elle repoussa une mèche qui lui était tombée sur les yeux, tout en écoutant sa réponse. Elle rosit légèrement au compliment, en espérant en son for intérieur qu'il ne le remarquerait pas. Elle aurait voulu répondre quelque chose du genre "faut croire que je serais la première", mais elle aurait eu l'air d'un Gary-le-puceau en version féminine et plus jeune de quatorze ans.

JOY - J'ai vraiment du mal à croire.

Les mots dont c'était servis Freddie pour la qualifier étaient tout sauf des reproches. Il aimait voir des gens heureux, et qui savent s'amuser. Si on ne profite pas de la vie, à quoi ça sert d'être sur terre ? Peut être que cela ne plaisait pas à certains de voir les gens trop heureux, mais il y avait un temps pour lequel il fallait s'amuser et profiter. Pour Freddie, ce temps c'était l'adolescence, car après venait le temps du travail : boulot boulot, la routine, les affaires, les dossiers à régler, c'était trop de tracas.
Alors il ne fallait parfois pas être trop sérieux. mais pour le jeune homme, elle était sérieuse, mais elle savait juste doser la bonne quantité. Sinon, que ferait-elle dans cette pièce en heure de retenue ? Il y avait bien une raison à cela.

"Il faut bien faire les fous par moment, sinon ce n'est pas drôle !" Enfin, pour le moment, elle n'était pas du tout dissipée. "J'aimerai bien te voir faire des trucs extravagants, rien que pour voir ce que ça donne."
En quelque sorte, il lui lançait un défi. "Ces personnes ont eu de la chance de voir ça..."

Elle était mignonne à toucher à ses cheveux, et à rougir légèrement. Comme une petite poupée de porcelaine aux pommettes roses. La voir comme ça fit sourire Freddie. Elle lui semblait trop sage à son goût pour une fille qui pouvait être déraisonnable .
Il regarda un coin de la pièce, sans même s'en apercevoir que son regard était figé dessus.

"Qu'est-ce qu'une fille comme toi a bien pu faire pour se retrouver ici ?"
Il reprit ses esprits et la regarda.

La jeune fille n'aimait pas spécialement les défis. D'habitude, elle ne les relevait jamais, surtout parce qu'elle savait tout à fait où portaient les défis lancés par les hommes. Mais là, c'était différent. Et puis, elle n'avait rien de mieux à faire.

JOY - Ah bon, tu es vraiment sur que c'est ce que tu veux?

En fait, là, elle retardait juste le moment fatidique où elle devrait mettre son imagination et son audace en mode opérationnels et lui montrer l'étendue des talents qu'elle n'était meme pas sure de posséder. Mieux vaut tard que...tout de suite. Enfin, bref.

Il sourit, et elle fut obligée de constater qu'il avait remarqué son rougissement. Elle fit semblant de rien, mais remarqua que son regard s'était fixé sur un coin de la pièce, et il semblait pensif. Elle ne sut pas trop ce qu'il pensait d'elle, il la prenait surement pour une de ses bonnes élèves qui essayent de se rendre intéressantes. C'était ce que la plupart des gens paensait d'elle, mais en réalité, malgré ses bonnes notes, le comportement de Joy ne cadrait pas du tout avec celui qui dominait dans sa fraternité. Il se reprit et lui demanda ce qu'elle avait bien pu faire pour etre retenue.

JOY - Et bien, disons juste qu'hier soir je suis rentrée... un peu trop tard. Malheureusement j'ignorais que les pions surveillaient encore les couloirs à quatre heures et demie du matin.

Freddie se fichait un peu des fraternités. Pour le moment, il pouvait s'entendre aussi bien avec des gens de sa fraternités ou pas, et ce qui lui importait était que la personnalité de la personne. Il ne savait pas de quelle fraternité elle était, et il ne l'aurait pas jugée pour ça en tout cas. Et même si elle était intelligente, et tout, elle était amusante. Il hocha la tête de haut en bas. Bien sur qu'il voulait qu'elle relève un défi, il voulait voir à quoi ça ressemblait ces moments où elle se révélait "dissipée"...

"Sûr et certain que je veux voir ça !" Après tout, il n'avait rien d'autre à faire dans cette salle, alors il voulait un peu avoir de distraction, et en même temps, il voulait voir où allaient ses limites du fait qu'elle avait dit qu'elle pouvait être se montrer déraisonnable et particulièrement dissipée.
"Je te rappelle que c'est toi qui a lancé l'idée, alors j'attends pour constater." Reprit-il en lui souriant avant d'ajouter : "Mais si tu ne veux pas, ne te force pas... Tu me décevras c'est tout..."
Il haussa les épaules et fit une petite moue pour voir ce qui l'attendait, pour qu'elle veuille relever ce défi.

En écoutant sa petite histoire du pourquoi elle était dans cette salle de retenue, il comprit qu'elle aimait faire la fête. C'était pas mal, lui aussi aimait ça. D'un côté, tout le monde aime ça -ou presque-. Mais elle avait osée rentrer tard, et manque de chance, elle s'était fait prendre.
" Et oui, il y a des pions qui trainent encore, comme Gary. Comme il n'a pas de copine, il passe ses pulsions à mettre des heures de colles aux élèves."
Mais il remarqua qu'elle était seule dans cette pièce, il n'y a personne qui s'était fait prendre par la même occasion ?
"Et les autres de la fête, ils sont devenus quoi ?"

Maintenant, Joy ne pouvait plus reculer. C'était vrai, c'était elle qui avait voulu faire la provocante et mentionner qu'il lui arrivait de ne pas etre si sérieuse qu'elle le paraissait. Cette situation ne lui déplaisait pas, mais elle ne savait vraimet pas quoi faire pour le satisfaire. Son imagination n'était pas programmée pour des choses de ce genre. Elle réfléchit un instant. Elle aurait vraiment voulu qu'un cerveua soit sous garantie "satisfait ou remboursé", parce que là, rien ne lui venait, c'était le vide total. Elle décida de répondre à la dernière question qu'il lui avait posée, pour faire passer le temps.

- Il faut croire qu'ils étaient plus expérimentés que moi dans l'art de dépasser le couvre-feu finit-elle par dire. Ou alors ils ont tout simplement décidé de sécher leurs heures de colle. Ce qui est compréhensible, parce que franchement, se lever tot pour tenir compagnie à Gary...

L'ombre d'un sourire passa sur son visage, et s'évanouit aussitot. Elle resta encore une minute sans rien dire. Elle devrait se débrouiller toute seule. Joy se leva et s'assit sur les genoux du jeune homme, en espérant de tout son coeur qu'il ne la repousse pas parce que là, elle aurait l'air vraiment bete. Autant commencer comme ça. Elle déplaça doucement une mèche qui lui tombait sur le front, puis fit courir son doigt le long de sa joue et de son cou, s'arretant au col de son haut. Elle l'avait fixé dans les yeux pendant toute la durée de son petit manège, puis elle posa son regard sur un point derrière lui et commença à se mordiller la lèvre inférieure.

- Toujours sur et certain?

Freddie écouta l'histoire de la jeune Joy en étant un peu déçue pour elle puisqu'elle s'était pris toute seule une heure de retenue, mais bon, au fond, il était content. Un peut d'égoïsme, c'est sur, mais sinon il aurait été seul dans cette pièce à dormir pour passer le temps, sans vie sociale. Car oui, Gay était dans le couloir, et en plus de cela, on ne pouvait pas vraiment le considérer comme un humain tant il était étrange.

"Parfois il faut être plus astucieux que les autres, mais bon, c'est toujours les mêmes qui prennent, ceux qui n'ont rien fait !" C'était vrai, enfin, en quelque sorte car là Freddie avait été en colle car il avait dormi en classe, mais au fond, il ne faisait rien justement ! Mais lui ça ne le dérangeait pas, il préférait être ici quand dans les cours.
Essayant de lui redonner le sourire, il ajouta :
"Tu ne tiens pas seulement compagnie à Gary, je suis là !" C'était peut être un peu prétentieux, mais en plus Gary n'était presque pas dans la salle vu qu'il était avec l'autre pionne qui d'ailleurs le subissait encore.

Il y eut un petit silence, Joy se leva à son étonnement. Allait-elle enfin réaliser son défi ? Apparemment oui, si c'était de s'assoir sur le jeune homme. Il se laissa faire, il ne disait jamais non à ce qu'une fille s'assoit sur lui. Cela signifiait qu'il était plutôt potable. Il lui sourit, et comme elle le fixait dans les yeux, il fit de même. Elle avait de magnifiques yeux bleus, et quand elle lui poussa une mèche, il sentit qu'elle avait de douces mains. D'ailleurs, bizarrement, il eut un petit frisson quand elle descendit son doigt le long de son cou.

"Toujours sur et certain..." Lui répondit-il quand elle lui demanda. Il avait encore plus hâte de voir ce qu'elle allait faire, et n'ayant pas fait le premier pas, elle ne pouvait pas le traiter de pervers. Il avait gardé un petit sourire sur ses lèvres. Même s'il avait envie de l'embrasser, il ne le ferait pas. Pourquoi ? Ce n'était pas son défi...

Joy fronça légèrement les sourcils. Oui, ceux qui ne faisaient rien étaient toujours les plus malchanceux. Elle était rentrée en retard, d'accord, mais elle avaient sincèrement cru que tous les surveillants de cette université étaient des etres humains normaux comme tous les autres, c'est à dire, qui avaient mieux à faire la nuit que d'attraper de pauvres petits jeunes qui n'avaient tout simplement pas vu l'heure passer. De plus, elle n'était meme pas saoule, donc elle ne voyait pas trop où elle avait commi une erreur. Mais évidemment la vie ne fonctionnait pas comme ça.
Elle finit par sourire à sa dernière reflexion.

"Heureusement que t'es là. Si je devais encore passer une heure à l'écouter me raconter comment il met toutes les femmes du monde dans sa poche, je pense que je me serais enfuie en courant."

Elle se redressa un peu lorsqu'il répondit à la question qu'il lui avait posée. Elle ne savait pas trop ce qu'elle était censée faire maintenant. L'embrasser? C'était surement ce qu'il attendait d'elle, et elle en avait aussi envie. Mais si elle l'embrassait comme ça, ce ne serait pas amusant du tout, n'est-ce-pas? Il l'oublierait dès la fin de la retenue, et elle voulait qu'il se souvienne d'elle. Elle décida donc de le faire languir un peu.

"Alors il faut que tu me donnes une bonne raison pour que je me montre vraiment déraisonnable." dit-elle, le sourire aux lèvres.

Quand elle disait "bonne raison", elle voulait que ce soit lui qui fasse le premier pas. Mais bon, elle voulait aussi qu'il la surprenne.

Joy tourna un instant la tete vers la porte lorsqu'un grand éclat de rire résonna dans le couloir. C'était surement Gary qui riait de sa propre blague. Il lui avait fait le coup quelques minutes plus tot, riant comme une baleine à un jeu de mots qu'elle n'avait meme pas cherché à comprendre. Et comme si ça ne suffisait pas, il répétait sans cesse "elle est bonne, hein, tu ne trouves pas?". C'était tellement agaçant que Joy avait failli à plusieurs reprises lui demander de la fermer.

"Le traiter de pitoyable serait le surestimer, je pense." Elle répondit à ce qu'il avait rajouté ensuite. "Oui, surtout s'il s'agit d'une compagnie comme la tienne."

La jeune blonde frissona un peu lorsque la main de Freddi remonta sur sa cuisse, mais elle fit semblant de ne pas avoir remarqué. Mettre Gary hors de tous ses états.. Oui, l'idée lui plaisait assez, meme si la situation aurait été particulièrement génante s'il débarquait à l'improviste, en ce moment meme. Le pauvre. Sans doute la voir embrasser Freddie serait le truc le plus érotique qu'il ait jamais vu. Et le traumatiserait à vie. Il ouvrirait grand les yeux en balbutiant "Ah bon, mais c'est comme ça qu'on s'y prend? Je savais pas moi." Imaginer la réaction de Gary lui permettait d'oublier presque qu'elle était assise sur les genoux d'un type dont elle ne connaissait que le nom. En salle de retenue. Il finit par lui demander si les raisons qu'il lui avait énumérées lui suffisaient.

"Peut-etre..."

Puis, sans prévenir, elle l'embrassa. Ce n'était pas un baiser passionné, sauvage ou autres trucs dans ce gout-là, mais plutot retenu, parce qu'après tout, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait derrière la tete. Ou peut-etre que si, en fin de compte. De toute façon, la seule fois où elle y était vraiment allée à fond, c'était parce qu'elle avait un gramme d'alcool de trop dans le sang. Ce qui n'arrivait pas souvent, remarque.

Joy aurait bien voulut savoir pourquoi toutes ses pensées la ramenait à Gary. Elle ne pouvait pas penser à autre chose, à part le fait que Freddie attendait toujours qu'elle lui fasse ses preuves. Mais c'était vraiment étrange. Son souvenir le plus marquant d'une des seules retenues qu'elle avait eues de sa vie allait etre celui d'un homme tellement bete que c'était à se demander s'il ne le faisait pas exprès. Dieu devait avoir bu un bon coup lorsqu'il avait décidé de le concevoir, parce que là il s'était sacrément loupé. Ou alors il avait tout simplement le sens de l'humour, ce que mister Gary visiblement n'avait pas. Il n'avait toujours pas arreté de rire, et là il devait surement se retenir au mur, plié en deux, sans se rendre compte qu'il agaçait le monde et que cette pauvre femme devait surement avoir des pensées meurtrières en ce moment meme. Ce qui était sur, c'est qu'après cette expérience traumatisante, elle ne prendrait plus jamais de pauses Et Joy n'écouterait plus jamais les imbéciles qui lui promettaient qu'elle allait s'amuser et que c'était juste une petite fete.

Freddie resta silencieux après qu'elle l'eut embrassé. Juste quelques secondes, mais Joy eut l'impression que c'était une éternité. Il finit par reprendre la parole, et la jeune femme remarqua qu'il avait l'air déçu. Elle sourit à moitié lorsqu'il lui murmura à l'oreille. Gary, Gary, Gary... Toujours Gary qui venait de reprendre le contrôle de ses pensées. C'était une bonne distraction, quoiqu'un peu lassante, à la longue.

« Donne-moi ta définition de " déraisonnable " alors » Elle marqua une pause. « Peut-etre que je pourrais l'adapter à la mienne.. »

Son sourire se fit plus authentique, tandis qu'elle attendait sa réponse.